[J-Music ~ Fan Account] Expo REAL WORLD & Dédicace KOKIA - 19 Juin 2010

Je suis une fan comblée ! 私にできること en boucle dans les oreilles, je vous conte l'après-midi de rêve que mon amie et moi avons passé ce samedi 19 Juin 2010. Malgré notre relatif éloignement de la capitale, ce fut presque sur un coup de tête que la décision fut prise d'assister à la séance de dédicace de KOKIA qui a eu lieu pendant l'exposition REAL WORLD. Celle-ci rassemble quelques unes des plus belles photographies prises lors de son voyage dans le Sahara tunisien.

Lille est à un peu plus de deux cents kilomètres de Paris, soit une heure de trajet en TGV, deux en voiture... à quelques jours du jour J, il était trop tard pour des billets de train qui ne nous ruineraient pas, la voiture s'est imposée comme l'unique solution à notre disposition. Et ne possédant pas encore le permis, il a fallu compter sur le bon vouloir (fort heureusement sans limite) de mes parents. Nous voulions y aller, peu importe les obstacles ! La promesse d'une belle journée à Paris en poche, les jours qui nous en séparaient défilaient avec la lenteur typique qui frappe chaque fois que la patience est mise à rude épreuve.

Samedi arrive avec pour charmante compagnie la pluie et ses nuages gris. Mais rien ne peut briser notre joie et l'impatience qui grandissaient à mesure que les heures passaient. Arrivées à Paris, Porte de Bagnolet, et armées de notre carte du réseau de transports parisiens aussi grande que nos posters des TVXQ! (et encore, on en a des plus petits) nous traçons rapidement notre chemin en direction la station Raspail ! Le parcourir est plus long, nous faisant craindre d'arriver trop tard pour avoir une bonne place. Le stress est encore tapi dans l'ombre même si nous en faisons déjà un peu les frais. Station Raspail. Après s'être perdues... rectification : je nous ai perdues cinq à dix minutes, à faire des allers-retours inutiles... nous trouvons la rue Boissonnade où se trouve la galerie d'art L'Atelier Gustave. Nous nous retrouvons au bout d'une file d'attente longue de... moins de dix personnes. Nous attendons donc un peu moins d'une heure, en plein milieu d'une rue pratiquement déserte et ignorant certainement quelle merveilleuse et talentueuse artiste un de ses bâtiments va bientôt accueillir.

Vers 14h, petite agitation dans la file qui compte désormais un peu moins de 20 personnes. KOKIA et un homme pour l'instant inconnu, descendent d'un taxi et entrent dans la galerie. Un autre homme (qui s'avère plus tard être Mr. Yutaka Nakamura, le photographe) sort et prend en photo nous autres qui patientent à l'extérieur. Le soleil fait quelques apparitions plus ou moins remarquables, nous réchauffant un peu. Une demi-heure plus tard, les portes du bâtiment s'ouvrent, et nous pouvons entrer. L'entrée de la galerie se trouve un peu plus loin, après une petite cours, et une femme nous demande nos prénoms pour les inscrire sur un papier qu'elle nous donne... première étape de la dédicace. Pendant cette attente, j'aperçois de temps à autres la jolie KOKIA dans une salle attenante à la pièce principale, ainsi que quelques uns des cadres exposés.

Notre stress jusque là discret, explose d'un coup, annihilant le peu de vocabulaire que j'avais retenus de mon année de cours en japonais. Les mains commencent à trembler, le cœur fait des embardées à 180°, et la voix n'en mène pas plus large. Une fois dans la salle principale, certains se dirigent directement vers la pièce voisine où se trouve KOKIA, installée à petite table, une batterie de marqueurs à portée de main. Mais avant de les rejoindre, je fais un petit tour des photographies qui sont magnifiques. Chaque moment figé est accompagné de quelques mots emprunts de poésie. Les titres de REAL WORLD flottent dans l'air. Très vite, on se surprend à tenter de deviner quel moment correspond ou à inspirer quelle chanson ou mélodie.

Prenant notre courage à deux mains, nous passons dans la pièce d'à côté, et regardons comment se déroule la dédicace. Tout se fait dans un calme relatif, il n'y a pas de bruit, pas de bousculade. Il commence à y avoir un peu de monde pour une si petite salle, et instinctivement tout le monde se tient à une distance respectable de la table où trône KOKIA. Cette dernière salue tous ceux qui viennent, répond en anglais ou en japonais, pose des questions, agrémente ses signatures de dessin, le tout avec un adorable sourire et sa douce voix d'enfant. Ceux qui le souhaitent peuvent faire une photo avec elle. Tout est tellement en contradiction avec ce que j'imaginais et avais déjà vu lors d'évènements semblables avec d'autres artistes.

Non loin, quelques albums dont REAL WORLD, édités chez Wasabi, le photobook REAL WORLD rassemblant 300 photos de son voyage, un livre de partitions, étaient en vente. Après avoir longuement hésité entre le photobook et les partitions, je choisis les partitions qui me paraissent être les plus dures à trouver. Je feuillette le photobook... j'ai l'impression d'avoir un numéro spécial du Nation Geographic entre les mains. Mon amie décide de prendre REAL WORLD.

Pendant que nous attendons notre tour, je photographie et filme autant que je peux. Je m'attends à tout moment à ce que quelqu'un nous demande de cesser, mais il n'en est rien. Je chérirai mon téléphone portable et mon Ipod toute ma vie, même s'ils n'ont pas la fonction zoom ! Mon tour vient, et ma voix baisse brusquement d'un cran, j'ai l'impression de devoir crier pour qu'on m'entende alors que je ne produis qu'un murmure. Balbutiant en japonais, je présente le livre de partitions et le papier avec mon prénom. Elle lit le papier et je retrouve enfin la mémoire : "Namae wa SARA desu". Elle acquiesce, débouche un marqueur et commence à signer en disant "SARA-san". Je fonds définitivement. Une fois fait, je lui demande si elle peut signer encore une fois sur le livret accompagnant l'album Aigakikoeru. La veille je me suis rappelée que dans ce livret, il y avait une page où l'on pouvait écrire : "write a message for yourself ou someone special". Elle acquiesce de nouveau et je le lui tends, ouvert à la bonne page. Après ça, mon amie nous prend en photo. Je récupère mes trésors, me confondant en remerciements, et m'éloigne sur un petit nuage. Un peu plus tard, c'est au tour de mon amie qui fait signer The Voice et REAL WORLD, et que je prends en photo. Parfois une personne revenait demander une dédicace, et l'obtenait sans hésitation.

Je ne sais pas combien de temps s'est passé, une heure je crois...

Une fois que tout le monde a obtenu une dédicace, nous nous rassemblons autour de la table pour une photo de groupe qui apparaîtra dans le blog de KOKIA (sur le site officiel, section BLOG). Je suis impatiente de voir cette photo !

Après cela, la foule se disperse devant les tableaux ou autour de KOKIA qui s'est levée. Je nous surprends à discuter activement en anglais avec elle sur bien des choses... ses concerts, les chansons de REAL WORLD que nous préférons, les autres chansons, les récentes comme les anciennes (I BELIIIEEEEEEVE~!!! en souvenir des titres criés, hurlés même, pendant son concert du 19 Mars 2008 à la Mutualité, lorsqu'elle nous avait demandé le titre que nous aimons par dessus tout). Nous apprenons avec plaisir qu'elle sortira au mois de novembre un Cover Album. Elle parle un peu en français, nous remercie d'être venu à cette exposition. Son français est tout à fait compréhensible. Quelqu'un demande si elle peut chanter un passage d'une chanson, devant l'assistance, mais après concertation le manager refuse et subit la grande déception des gens.

Mr. Yutaka Nakamura nous raconte un peu ce voyage qui a inspiré REAL WORLD, quelques des anecdotes, des explications... près de 3000 photos ont été prises en une semaine, à raison de 500 par jour, et seules 300 ont été choisies pour le photobook.

Il est temps de partir, nous ne pouvons pas rester éternellement dans la galerie, même si l'idée folle nous a effleuré l'esprit l'espace de quelques secondes. Il devient difficile de se résoudre à la quitter, surtout après ce merveilleux après-midi passé en sa compagnie. Un groupe quitte la salle après l'avoir salué et obtenu une bise de sa part pour la jeune fille du groupe. Trop timides et persuadées qu'autant de contact avec une personne étrangère la gênerait sûrement, nous sommes contentées de lui dire au revoir. Elle donne rendez-vous en octobre pour son concert, espérant nous revoir ce jour-là. Je lui répond que j'espère de tout cœur y aller et la revoir. Mon amie finit par prendre son courage à deux mains et lui demande "Est-ce que je peux vous faire la bise" KOKIA la regarde sans comprendre "La... bise...?" puis elle comprend et s'approche pour lui faire la bise. Alors que j'allais me courber pour la saluer, elle s'approche aussi et fait de même avec moi. Nous la saluons une dernière fois et nous quittons définitivement le bâtiment, complètement bouleversées.

La tension, l'émotion, la joie, explosent un peu plus loin, en rires nerveux, exclamations retenues de justesse et quelques larmes. On marche vite en direction de la station de métro, comme s'il fallait mettre le plus de distance possible pour nous dissuader de faire demi-tour et courir la retrouver. Sur la route, nous laissons sans honte libre courir aux groupies que nous sommes. "Omona ! J'ai fait la bise à KOKIA !!" "Je ne vais plus jamais me laver le visage de ma vie !!" "On l'aura jamais vue d'aussi près !!".

Sans transition nous nous retrouvons dans le métro, en direction du quartier chinois, comme prévu, bien décidées à succomber à moitié à notre fièvre acheteuse post-traumatique. La suite de la journée s'est passée dans les boutiques vendant tout ce dont rêve une fangirl de musique japonaise, coréenne, chinoise... et se termine à Guibine, un très bon restaurant sud-coréen à Opéra. Une heure plus tard nous retrouvons la voiture et nous nous lançons sur le chemin du retour, la tête pleine de souvenirs qui nous paraissent tout droit tirés de rêves fous et audacieux. Il est 21h.

Il n'est pas loin de minuit lorsque nous rejoignons Lille, nous sommes épuisées mais heureuses et comblées.

Ce fut court mais intense et mémorable.

Avec du recul et après ce qui s'est passé, je me dis que j'aurais dû essayer de lui donner un petit quelque chose en cadeau. Je ne sais pas si cela aurait été accepté mais j'aurais au moins tenté. A la prochaine dédicace, je n'oublierai pas !

Quelques anecdotes...

De temps à autres, on l'entend chantonner sur l'air de la mélodie qui passe. Nous restons dans la pièce, continuant à filmer et photographier, tandis que d'autres quittent la galerie.

Il y avait un petit garçon dans la pièce, et lorsque KOKIA l'a remarqué, elle attire son attention et lui fait un coucou de la main.

Deux japonaises ont passé un téléphone à KOKIA pour qu'elle parle à la personne à l'autre bout du fil... "Ohayô~! KOKIA desu!" j'imagine la surprise de la personne !

Le lac salé est le Chott El-Djerid (si je me souviens bien). Je suppose que la couleur rosée/rouge qui apparait sous l'eau dans certaines prises, provient du cuivre que contiendrait le sel. Pour ces prises, la pluie venait de cesser, le nuage s'était éloigné... ce moment aurait inspiré le début de l'album.

Suivant le lieu, les dunes de sables n'ont pas la même couleur.

Lors des prises ayant donné les photos de KOKIA avec le voile et la robe noire, le vent soufflait sans discontinuer, l'obligeant à fermer constamment les yeux. Elle ne pouvait les garder ouverts qu'une seconde ou deux. Le vent ne retombait que lors du lever et du coucher de soleil... si ma mémoire est bonne, cela durait une heure ou moins.

KOKIA a choisi le dromadaire et l'âne dans un des campements à proximité.